Le garage Mouchet, à Tagnon, n’a jamais fait le coup de la panne à ses clients Et pour cause, il est ouvert depuis presque 100 ans.

Dans un coin de l’atelier, on aperçoit encore la forge qui servait aux anciens. Début 1900, les voitures ne couraient pas les rues à Tagnon, l’activité principale était plus liée à celle de maréchal-ferrant que de mécanicien. L’histoire commence en 1897, avec le mariage de Jules Denis et d’une jeune fille de Tagnon, Léonie Legros, fille d’agriculteur.

En 1907, Jules fait l’acquisition de la parcelle des Avergères, où le garage sera implanté. Jeanne, la fille de Léonie et de Jules, épouse en 1924 Maurice Jonval, qui reprend l’affaire.

Le registre du commerce de l’époque liste de multiples activités : réparation de machines agricoles, de vélos, quincaillerie etc. Dès 1936, d’anciennes photos montrent les premières pompes à essence qui faisaient face au garage, idéalement placées sur la route de Rethel.

Puis la fille de Jeanne et Maurice Jonval épousera Jean Mouchet en 1938. Ils représentent la 3e génération familiale et la première du nom de Mouchet.

 

La 5e génération

Après avoir été dévasté pendant la Deuxième Guerre mondiale, le garage a été reconstruit en 52 et 53. À l’heure actuelle, l’atelier est toujours constitué du vaste hangar construit à l’époque.

« Même les établis sont d’origine » glisse Ludovic Mouchet, le petit-fils de Jean, qui vient de reprendre l’entreprise familiale. Une fierté pour son père, Janick, qui est plongé dans la mécanique depuis l’âge de 13 ou 14 ans et répare à l’occasion des voitures de collection, et de Denise, sa mère, qui tient encore la station et la boutique de tabac-presse. Les parents de Ludovic avaient repris le garage en 1976, l’année de sa naissance. Un signe du destin ?

 

Perpétuer la tradition

Pour Ludovic, âgé de 32 ans, l’intérêt est double : perpétuer la tradition familiale et devenir son propre patron après 10 ans d’expérience dans différents garages.

Le Tagnonnais a même été formé à la mécanique de compétition. Il a exercé sa profession sur le circuit automobile de Nogaro (Gers), où il a participé à la construction et au développement de monoplaces et de voitures touristes. Une reprise malgré la crise, qui plus est en milieu rural. Voilà qui nécessite du courage.

Après tout, les Mouchet avaient déjà craint le pire lors de la construction de la 4 voies entre Rethel et Reims, qui déviait une bonne partie de la circulation à l’extérieur du village. Mais, le garage a résisté, comptant sur une fidèle clientèle locale. Et pour s’adapter à la conjoncture, il ajoute une corde à son arc avec la vente de véhicules d’occasion à petit prix.

D’ici peu, la forge devrait disparaître avec la 5e génération de repreneurs, le garage Mouchet poursuit sa route.

 

Merci à Perrine pour cet article paru dans l’Union-L’Ardennais.